Le mercredi 26 Septembre 2018 s’est tenu à la CERAO, de 09h00 à 14h00, l’atelier de lancement du projet PO 333 638 : "Renforcement des Capacités des opérateurs du marché domestique du secteur bois ".
Cet atelier, qui a regroupé 52 Participants de diverses structures avec une importante participation des opérateurs du secteur bois de la région de Korhogo (cf. liste en annexe), s’est articulé autour des principaux points suivants :
La séance d’ouverture a enregistré 3 allocutions :
Le Coordonateur du projet PO 333 638 "Renforcement des capacités des opérateurs du marché domestique du secteur bois" a, à l’entame de ses propos, remercié toute l’assistance pour avoir effectué le déplacement, et particulièrement les opérateurs du secteur bois venus de l’intérieur (Korhogo, Odienné, Ferkessédougou, …) afin de prendre part au présent atelier malgré leurs calendriers très chargés. Pour M. Boubacar Ben SALAH, cela traduit tout l’intérêt qu’ils accordent à tous les sujets qui parlent de la forêt. Aussi, leur a-t-il exprimé la reconnaissance de toute l’équipe du projet.
Le projet, dont c’est l’atelier de lancement, a pour champ d’application la zone au dessus du 8 ème parallèle. Il couvre une période de 12 mois et est financé à 100% par la FAO (Programme FAO-UE FLEGT) pour un montant de 99 947,50 USD. Il devra permettre une meilleure intégration des petites et moyennes entreprises et des acteurs informels dans les négociations de l’APV par le renforcement de leurs capacités.
En effet, il a été donné de constater sur le terrain lors de la mise en œuvre du précédent projet exécuté par le SPIB grâce à un financement de l’Union européenne que les opérateurs du marché local ivoirien, en général, étaient insuffisamment informés, insuffisamment sensibilisés, et par conséquent très peu impliqués dans la phase de négociation de l’APV. Il était donc nécessaire de renforcer leurs capacités au regard de l’importance de leur rôle dans la satisfaction des besoins du marché domestique.
Le problème de l’approvisionnement du marché local en bois d’origine légale reste encore un défi majeur à relever bien que obligation soit faite aux industriels du bois de mettre sur le marché local une partie de leur production. De plus, l’exploitation forestière étant interdite au dessus du 8 ème parallèle, l’on comprend la complexité de l’approvisionnement des opérateurs exerçant dans cette partie de la Côte d’Ivoire.
Il est clair que le succès de ce projet repose sur la forte implication dans sa mise en œuvre, essentiellement de deux groupes de partenaires à savoir les Industriels du bois installés dans la zone sud et qui ont des obligations d’approvisionner le marché domestique et les opérateurs exerçant leurs activités au-dessus du 8 ème parallèle qui ont des besoins en bois et qui recevront un appui pour la formalisation de leurs organisations. Cela leur permettrait de rentrer dans des accords de partenariat commercial avec les Industriels du bois du sud pour leur approvisionnement en bois d’origine légale.
Un partenariat commercial solide entre les Industriels du bois installés au Sud et les opérateurs du bois exerçant au-dessus du 8 ème parallèle permettra de les approvisionner en bois d’origine légale, et donc réduirait ainsi significativement l’exploitation forestière illégale dans cette partie du pays.
Il est clair que le partenariat commercial entre ces deux groupes d’acteurs n’est pas la seule solution pour régler durablement leur problème d’approvisionnement en bois légal, on pourrait commencer déjà à penser par exemple à la prise de dispositions incitatives pour la création de gisements en bois d’œuvre, en bois- énergie, etc. dans cette zone en vue de la satisfaction, à terme, de leurs besoins en bois.
Le Coordonnateur Ben SALAH a terminé son intervention en renouvelant sa profonde gratitude à l’endroit des bailleurs de fonds du Programme FAO-UE FLEGT, qui donnent la possibilité, grâce à ce projet, d’apporter la contribution du SPIB à la lutte contre l’exploitation illégale, en proposant des pistes de solution au complexe problème de l’approvisionnement du marché domestique en bois d’origine légale.
Le Colonel Oné VABÉ, Expert National Eaux et Forêts à la FAO a, à l’entame de son propos, adressé les salutations sincères de Monsieur Germain DASYLVA, Représentant-Résident de la FAO, à l’assistance et présenté ses excuses pour n’avoir pas pu effectuer le déplacement en personne à cause d’un empêchement de dernière minute.
Le Colonel Oné VABÉ a ensuite présenté le programme FAO-UE FLEGT pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux qui cherche à réduire et, à terme, à éliminer l’exploitation illégale des forêts.
Avec l’appui de ses bailleurs de fonds, le Programme FAO-UE FLEGT finance des projets élaborés par des gouvernements, des organisations de la société civile et du secteur privé en Amérique Latine, en Afrique et en Asie, afin d’améliorer la gouvernance forestière. Le Programme œuvre avec le Plan d’action FLEGT de la Commission européenne à promouvoir la production et la consommation de bois légal en allouant des fonds à des projets, et en les soutenant à chaque étape, depuis leur conception jusqu’à leur aboutissement. La réduction de l’exploitation illégale contribue aux objectifs de développement durable en luttant contre la pauvreté, en garantissant la sécurité alimentaire, en visant à atténuer les changements climatiques et en encourageant une gestion durable des forêts.
Pour l’Expert National Eaux et Forêts à la FAO, la gouvernance forestière est considérée "bonne" ou "responsable" quand elle :
Il a reconnu qu’une absence de bonne gouvernance est souvent à la base de l’exploitation illégale.
Aussi, les projets actuels s’inscrivent-ils dans le cadre du Programme UE FAO FLEGT, lancé en mai 2012, avec un financement de l’UE et mis en œuvre par la FAO. Le programme intègre un réseau mondial d’assistance technique sur lequel s’appuie l’UE pour la mise en œuvre du Plan d’Action FLEGT. Il s’articule selon les deux volets ci-après:
S’adressant aux participants, le Colonel VABÉ a indiqué que l’adhésion de la Côte d’Ivoire au processus FLEGT en 2013 en vue de la conclusion d’un Accord de Partenariat Volontaire (APV) va permettre d’améliorer la gouvernance forestière et de conserver sa part de marché dans l’espace économique de l’Union Européenne.
L’initiative de la Côte d’Ivoire qui a choisi d’intégrer le marché national dans son APV, a été saluée car assurer une légalité et un assainissement dans l’exploitation de bois nécessite une formalisation et une maitrise de l’approvisionnement du marché national.
En effet, la prise en compte du marché local et domestique, longtemps resté dans l’informel, est un atout nécessaire à la bonne gouvernance forestière dont la Côte d’Ivoire veut se doter et les résultats de cet atelier relèvent d’une importance capitale pour la formalisation de cet outil.
Le projet est donc salutaire dans la mesure où il permettra de proposer des mesures pour améliorer l’implication des petites et moyennes entreprises et des acteurs informels dans la mise en œuvre de l’APV. De ce fait, toutes les parties prenantes et a priori les opérateurs du marché domestique doivent s’y impliquer afin que ce processus soit une réalité en Côte d’Ivoire.
L’expert National Eaux et Forêts à la FAO a conclu en assurant l’assistance sur le fait que la FAO, qui est déjà engagée dans le processus APV-FLEGT continuera d’apporter son appui au gouvernement en fournissant l’information et l’expertise nécessaire jusqu’à la conclusion finale d’un APV avec l’Union Européenne, en apportant son appui à toutes les initiatives, et donc à la Coordination du projet.
Le Colonel ME Kouamé Martial, Directeur de Cabinet Adjoint du Ministère des Eaux et Forêts, a transmis les salutations et les félicitations de Monsieur Alain-Richard DONWAHI, Ministre des Eaux et Forêts.
Il a ensuite précisé l’engagement de la Côte d’Ivoire dans le processus APV-FLEGT pour non seulement garantir l’ouverture du marché européen à ses industriels et exportateurs de bois, mais aussi pour améliorer sa propre gouvernance dans le secteur forêt-bois. C’est ce qui justifie la prise en compte du marché local dans les champs d’application de l’APV ivoirien en cours de négociation.
Le Directeur de Cabinet a ensuite encouragé et félicité le Syndicat des Producteurs Industriels de Bois (SPIB) qui gagne en expérience dans le captage de projets pour le bien de la forêt ivoirienne.
Pour le Directeur de Cabinet, la formalisation du marché local du bois participe de la recherche de solution par tous les acteurs (Gouvernement, Industriels, Artisans, …) pour une gestion durable de notre forêt. En ce sens, l’atelier du jour marque, à n’en point douter, une étape importante pour partager l’état des lieux et recueillir l’avis des parties prenantes.
Le Colonel ME a dit attendre, de ce fait, de l’atelier des recommandations importantes et constructives pour le bien de la forêt ivoirienne, avant de déclarer ouvert l’atelier de lancement du projet PO 33 638 : "Renforcement des capacités des opérateurs du marché domestique du secteur bois"
II- Le Processus FLEGT en Côte d’IvoireLe processus FLEGT en Côte d’Ivoire a été présenté par le Capitaine SYLLA Cheick Tidiane, Point Focal National APV-FLEGT. Son intervention s’est articulée autour de trois (3) principaux points à savoir (i) l’état d’avancement des négociations de l’APV, (ii) les défis à relever et (iii) les prochaines étapes.
Pour ce qui est de l’état d’avancement du processus FLEGT en Côte d’Ivoire, le Cne SYLLA a fait l’historique du processus depuis l’adoption du Plan d’Action FLEGT par l’Union européenne en Mai 2003 tout en insistant sur les 7 axes du plan et particulièrement les 2 axes les plus importants pour la Côte d’Ivoire à savoir l’Accord de Partenariat Volontaire (APV) et le Règlement Bois de l’Union européenne (RBUE).
Il a ensuite présenté l’étape de 2009 à 2013 où la Côte d’Ivoire a fait le parcours de la définition de son consensus national marqué par (i) la recherche d’informations sur le processus, la tenue de différentes rencontres d’information, (iii) l’organisation d’une tournée nationale d’information des parties prenantes et la tenue d’un atelier sur national sur l’adhésion de la Côte d’Ivoire à l’APV-FLEGT et (iv) la mise en place des organes de négociation comprenant 4 collèges (Administration, Secteur Privé, Société civile et Chefferie traditionnelle), un Comité Technique de Négociation (CTN) et un Secrétariat Technique Permanent piloté par un Point Focal.
La signature de la déclaration commune entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire a eu lieu le 13 Juin 2013 et a été suivie de plusieurs activités et travaux dont :
L’évolution la plus récente concerne une revue conjointe du processus APV-FLEGT entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne qui a fait l’objet d’une consultance indépendante.
Les défis à relever concernent :
Selon le Point Focal, les prochaines étapes sont les suivantes :
Cette séance a vu le passage de 4 intervenants :
Le Projet FAO-SPIB FLEGT PO 333 638 "Renforcement des capacités des opérateurs du marché domestique du secteur bois" a été présenté par le Coordonnateur-Adjoint dans ses principaux résultats et activités. Le projet vise en effet 3 résultats dont chacun comprend des activités devant permettre de l’atteindre.
Ainsi, le Résultat 1 intitulé : "La représentativité des opérateurs du marché domestique, inscrits dans une démarche de constitution légale, dans le processus APV/FLEGT est améliorée par leur participation plus accrue aux réunions et rencontres de préparation des CTN" se décline en 8 activités qui sont :
Ces activités devront donc concourir à l’atteinte du Résultat 1 du projet.
Le Résultat 2 (L’accès aux produits connexes des sociétés industrielles de transformation du bois pour les opérateurs du marché domestique (du Nord) est amélioré) sera atteint par la réalisation de 3 principales activités à savoir :
Le dernier mais non moins important résultat, le résultat 3 (La visibilité du projet sera garantie au niveau national et international) sera atteint par la réalisation de trois activités majeures qui sont :
M. DOH Gnonsibeau César, Président du Syndicat des Groupements et Organisations Professionnels Ivoiriens du Bois (SYNGOPIB), a, dans son intervention désigné le sciage de bois clandestin ou sciage à façon comme "la grosse plaie" de la filière forêt-bois en Côte d’Ivoire.
Aussi, a-t-il proposé en 5 points les axes de solution du SYNGOPIB à savoir :
M. GUÉI Séraphin, Secrétaire Général (SG) de GAMBY, a mentionné dans son intervention les difficultés d’approvisionnement de leurs unités.
Selon le SG de GAMBY, les volumes de bois traités par leurs unités sont insuffisantes pour justifier des approvisionnements individuels. Aussi est-il envisagé la création d’une centrale d’Achats de bois à leur profit avec l’appui de AVSI et de ses bailleurs.
Monsieur SORO Ali a porté la voix de ses pairs venus de Korhogo, Odienné, Ferkessédougou, … pour partager leur reconnaissance pour la considération à eux manifestée par la Coordination du projet en les associant à cet événement, chose qui leur arrive très rarement.
M. SORO a aussi expliqué qu’ils rencontrent eux aussi des problèmes pour trouver du bois et émis le souhait que le projet puisse les aider à avoir du bois normalement pour conduire leurs activités.
Il a terminé en remerciant le projet pour la volonté de les mettre en relation avec les gros industriels du bois pour les approvisionner.
IV- Séance de clôtureL’allocution de clôture a été donnée par M. Boubacar Ben SALAH, Président du SPIB et Coordonnateur du Projet.
M. SALAH a remercié nommément toutes les autorités présentes :
Le Coordonnateur s’est ensuite tourné vers tous les participants pour leur exprimer sa gratitude pour la participation de chacun à l’entame de ce projet dont les résultats, aux dires des intervenants, sont très attendus pour le bien de la forêt ivoirienne et des opérateurs du secteur bois au dessus du 8 ème parallèle.
Le Coordonnateur a imploré la grâce de Dieu pour que chacun regagne les siens sains et sauf avant de déclarer clos l’atelier de lancement du projet PO 333 638 "Renforcement des capacités des opérateurs du marché domestique du secteur bois".
Le Coordonnateur