Je voudrais, au seuil de la nouvelle année avoir une pensée toute particulière pour tous les opé rateurs de la filière forêtbois qui ont connu d’énormes difficultés tout au long de l’année 2015.
Avec le Code forestier promulgué le 14 Juillet 2014, les Etats Généraux de la faune, de la forêt et des ressources en Eaux, qui se sont déroulés du 16 au 19 Novembre 2015, l’engagement de notre pays dans le processus APV/FLEGT et de toutes les actions entreprises par les opérateurs de la filière Forêt Bois auprès des autorités poli tiques et administratives, en vue de trouver des solutions acceptables et durables aux différents problèmes qui menacent l’existence de notre secteur, voire l’année 2016, être celle de l’espoir pour un secteur important, notamment en sa qualité de gros pouvoyeurs d’emplois et de sa grande présence sur toute l’étendue du territoire.
Je souhaite à tous, mes meilleurs voeux de bon heur, de santé et de prospérité pour 2016. Bonne lecture.
Boubacar Ben SALAH
Le Forum International de l’ATIBT s’est tenu du 14au 16 Octobre 2015 à Milan ( Italie ). Il avait pour thème « Le bois tropical nourrit le futur », qui cadrait parfaitement avec l’exposition universelle EXPO Milan 2015, où le bois était mis en exergue.Le forum a enregistré la participation de plus d’une centaine de personnes, du secteur privé, de l’administration publique et de la société civile.Les 14 et 15 octobre étaient dédiés aux différentes sessions qui portaient sur des thématiques de haute importance.
Les échanges ont porté sur les sujets tels que : Forêts et Biodiversité Forêts et Territoire Marchés Africains RBUE et Diligence raisonnée etc La session 3 qui avait pour thème « Les marchés Africains», a vu la participation de M. Boubacar Ben SALAH,Président du SPIB, Mme Françoise Van de Ven de l’UFIGA du Gabon, M. Franck Chambrier du SIAG du Gabon, M. Pierre LUO de l’UFIAG du Gabon et de Mme Sophie BOURCIER de Olam.Les échanges ont été conviviaux et de grande qualité,toute chose qui a permis de dire que le Forum ATIBT est une opportunité pour le bois Tropical.
Les différents thèmes discutés ont apporté la preuve que le Bois Tropical a encore de beaux jours.
En marge du forum, les syndicats membres de l’ATIBT ont échangé avec le Directeur Délégué, Emmanuel GROUTEL et ses collaborateurs sur la situation spécifique des syndicats dans leurs pays respectifs et les avancées de l’APV/FLEGT dans les Pays qui y sont engagés.
Le Forum des États Généraux de la Faune, de la Forêt et des ressources en Eau, s’est tenu du 16 au 19 Novembre 2015, à la fois à Abidjan et à Dabou. Les cérémonies d’ouverture et clôture ont eu lieu à la Primature à Abidjan et les travaux en commission se sont déroulés à Dabou. Le 16 Novembre à l’auditorium de la primature, Monsieur le Premier Ministre, Daniel Kablan DUNCAN a procédé à l’ouverture du forum. Monsieur le Premier Ministre, dans son intervention a présenté la situation actuelle de la forêt, de la faune et des ressources en Eau, qui est très inquiétante, singulièrement l’état de dégradation très avancée de notre couvert forestier. Il a invité les participants à faire preuve d’imagination pour apporter des réponses pertinentes pour une gestion efficiente et durable des ressources naturelles de notre Pays. Les participants ont planché durant trois jours à Dabou, en tenant compte des recommandations de Monsieur le Premier Ministre. Les conclusions des travaux lui ont été présentées le 19 Novembre à l’auditorium de la primature. Le Premier Ministre, Kablan DUCAN a invité Monsieur le Ministre des Eaux et forêts, à élaborer dans les meilleurs délais un Plan de Développement Stratégique (PSD) 20162045 à partir des résultats issus du forum des États Généraux et a lancé un appel pressant aux partenaires techniques et financiers, aux organisations internationales, au secteur privé et à la société civile à s’associer au gouvernement ivoirien dans le financement et la mise en œuvre du futur Plan de développement stratégique, des ressources naturelles.
Les pays de l’Afrique subsaharienne ont une particularité commune. Leur économie repose quasiment sur l’agriculture qui, est elle-même itinérante. Cette agriculture se pratique donc au détriment de la forêt. En effet, les populations qui, n’ont pas recours aux engrais, recherchent les sols sous forêts considérés comme riches pour leur culture.
Ainsi, de plus en plus les forêts laissent place aux cultures d’exportation comme le cacao, le café, l’hévéa, le palmier à huile et le coton, considérées comme seules pourvoyeuses de ressource et ce après la destruction de toute végétation ligneuse. Ces cultures s’étendent même dans les aires protégées face à la disparition des forêts dans le domaine rural.
En outre, la fragilité de ces pays sur le plan politique avec son corollaire de crise militaire et la non maîtrise de la démographie obèrent la mise en place d’une stratégie de protection et d’aménagement des forêts naturelles.
En effet, les ressources forestières, non détruites par l’agriculture, sont généralement pillées lors des différentes crises militaro-politiques avec comme conséquence l’appauvrissement des ressources ligneuses naturelles dans le domaine rural et même dans les forêts classées compromettant à terme l’approvisionnement des scieries. Face à cette situation, le recours aux reboisements des essences forestières apparait comme seul moyen à court et moyen terme pour assurer l’approvisionnement des unités de transformation.
La première condition est la garantie de la propriété du sol compte tenu du fait que la révolution moyenne d’une essence en plantation est de l’ordre de 25 ans. Or la rentabilité de l’investissement ne peut intervenir que sur deux à trois cycles de plantation.
Il importe donc de bien étudier l’environnement foncier et de veiller à son adaptation au projet afin de rentabiliser aux mieux les moyens financiers consacrés aux opérations. Face à cette réalité, il convient d’avoir la garantie de la propriété du sol sur une durée d’au moins 50 ans et ce par le biais d’un bail emphytéotique de longue durée. Ensuite, intervient le financement qui parait primordial pour la mise en œuvre du projet de reboisement. En la matière, les banques locales, qui sont généralement des banques commerciales, ne sont pas trop portées sur ce genre d’appui financier.
Il convient donc de recourir aux financements par des banques d’investissement. 4 5 Sur le plan politique, les pays sub-sahariens sont généralement connus pour leur instabilité. Mais la garantie d’un bail emphytéotique peut contribuer à sécuriser l’investissement. Au niveau technologique, trois étapes majeures sont à prendre en compte :
• La maitrise du matériel végétal
En la matière, la mise en place de matériel végétal amélioré avec un fort pouvoir de croissance est indispensable. En effet, il n’est plus nécessaire aujourd’hui de tabler sur des essences de longue révolution face aux avancées technologiques. L’utilisation de matériel végétal amélioré permettra de raccourcir le cycle de production.
• La maitrise de la sylviculture ;
Il convient de mettre l’accent sur les essences pour lesquelles la sylviculture est connue. En matière, les instituts de recherche ont mené des études dont les résultats sont disponibles.
• La transformation du bois.
Les unités locales de transformation ne sont pas encore équipées à transformer les bois de plantation. Or pour mieux rentabiliser l’investissement, il convient de transformer la matière première sur place, encore que beaucoup de pays ont pris des mesures d’interdiction d’exportation des grumes. La transformation sur place permettra également de créer des emplois et de lutter contre la pauvreté. Aussi le projet de reboisement devra-t-il intégrer le volet transformation.
Le fait de créer des emplois par l’utilisation de la main d’œuvre locale à la réalisation des reboisements et par la transformation locale de la matière première contribue à l’amélioration du bienêtre de la population. Également, face à l’essor des cultures d’exportation, encourager les populations à créer des plantations privées avec la garantie de financement et d’achat à terme de la ressource peut aider à diversifier les recettes des populations. Cette politique peut se mettre en place dans le cadre d’un accord de partenariat avec ces populations.